Transat Jacques Vabre– Erwan Le Roux 'Rester concentré sur l’objectif'
by Presse de FenêtréA-Prysmian on 7 Nov 2015
FenêtréA Prysmian Vincent Olivaud
Transat Jacques Vabre – Après un Pot-au-Noir compliqué qui les laissé croire qu’ils étaient sortis d’affaire un moment avant de se regonfler, un flux de sud-ouest inhabituel pour les accompagner jusqu’à l’équateur, puis des pluies diluviennes pour agrémenter le tout, Erwan Le Roux et Giancarlo Pedote profitent, depuis ce matin, d’un régime d’alizés bien établi. Les deux co-skippers de FenêtréA-Prysmian progressent ainsi à bonne cadence en direction de Recife, avec un vent de plus en plus adonnant.
Pour autant, et bien qu’ils occupent la tête de la flotte des Multi50 de la 12e Transat Jacques Vabre avec une avance de plus de 400 milles sur leurs poursuivants, les deux hommes ne relâchent pas la pression car la fin du parcours semble réserver bien des surprises, la faute à des conditions orageuses au sud du Brésil. Alors certes, il ne leur reste que quatre jours de mer (leur heure d’arrivée à Itajaí est actuellement estimée à dans la nuit de mardi à mercredi), mais quatre jours de tous les dangers.
Erwan, racontez-nous cette sortie de Pot-au-Noir ?
« Elle a été compliquée car au moment où nous pensions être sortis du Pot, il s’est élargi de nouveau et il a fallu composer avec un vent de sud-ouest qui nous a obligé à faire du près. Avec Giancarlo, nous nous en sommes finalement plutôt bien sortis mais c’est vrai qu’on ne pensait pas que ça durerait si longtemps. Hier, il y avait encore des nuages de converges énormes à 2° Sud. Du coup, nous nous sommes tapés des zones de molles hallucinantes en alternance avec des phases sous gennak dans du vent de nord-ouest, lancés à plus de 20 nœuds. Au moins, on faisait la route, mais c’était vraiment bizarre car très inhabituel. Heureusement, maintenant, c’est passé et depuis ce matin on a retrouvé un ciel d’alizé cohérent avec du sud-est. Ca fait du bien après les pluies diluviennes que nous avons eu en continu toute la journée d’hier. Franchement, c’était incroyable ! Un truc de dingue ! Il faisait même froid avec le vent apparent et on n’a pas quitté nos cirés. D’ailleurs, là, même si je suis en short et en tee-shirt dessous, j’ai l’ai toujours sur le dos, en haut et en bas, et je suis trempé ! »
La bonne nouvelle, c’est que vous avez purement et simplement doublé votre avance sur la concurrence dans la bataille…
« C’est vrai et ça fait plaisir de compter plus de 400 milles d’avance aujourd’hui, même si, pour être vraiment serein, il faudrait en avoir 500 ! (rires) En tous les cas, c’est sûr que c’est assez confortable mais nous n’oublions pas que nous ne sommes pas à l’abri d’un souci et que la route est encore longue. Nous restons donc concentrés sur notre objectif, surtout que l’on sait que la fin du parcours risque d’être assez merdique. Le golfe de Rio de Janeiro, notamment, est actuellement source d’orage et de fortes convections nuageuses. »
Dans l’intermède, vous avez aussi franchi l’équateur. Même si ce n’était pas votre première fois, ni à l’un ni à l’autre, on imagine que ça reste malgré tout un moment symbolique pour des marins ?
« Nous sommes passés de l’hémisphère nord à l’hémisphère sud aux avirons de 22h15 hier soir et c’est vrai que c’est toujours un moment sympa, un peu spécial. Cela étant, Giancarlo et moi n’avons même pas fait le décompte cette fois car il faisait nuit et qu’en plus, à ce moment là, nous avons pris un gros grain. Total, quand j’ai remis le GPS en marche, nous étions déjà à quatre milles au sud de la fameuse ligne. »
A quoi vous attendez-vous pour les prochaines 48 heures ?
« Depuis ce matin, nous avons entre 16 et 20 nœuds de vent. Pour l’instant, nous naviguons encore sous trinquette avec un ris dans la grand-voile parce qu’il y a des grains à 22-23 nœuds. On pourrait faire plus mais en même temps, on est pas mal comme ça. Actuellement, nous sommes à environ 400 milles de Recife. A partir de maintenant et jusqu’à là-bas, le vent ne va faire qu’adonner mais nous savons qu’à partir de demain, ça va aller en mollissant. Nous devons profiter d’aujourd’hui et de la nuit prochaine pour engranger un maximum de milles car c’est maintenant que le vent souffle le plus fort. Ce qui est sympa, c’est que nous allons passer très près de l’archipel de Fernando de Noronha. Il parait que c’est super joli et que ça faut vraiment le coup d’y aller. Evidemment, ce ne sera pas pour cette fois. Là, on va se contenter de laisser les îles à tribord pour essayer d’avoir moins de courant que sous leur vent, puis on reviendra plus tard, en croisière ! (rires) »
If you want to link to this article then please use this URL: www.sail-world.com/139854