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Henri-Lloyd - For the Obsessed

Barcelona World Race - Le mur de l'Antarctique

by Barcelona World Race Media on 9 Feb 2015
07/02/2015, Barcelona World Race 2014-15, Onboard Cheminées Poujoulat with Bernard Stamm and Jean Le Cam Barcelona World Race http://www.barcelonaworldrace.org
Comme au billard ; les trajectoires des concurrents de la Barcelona World Race semblent rebondir régulièrement sur la zone d’exclusion des glaces. Volonté de chercher la route la plus sud, la plus proche de l’orthodromie, pour rejoindre le cap Horn, tentative d’échapper aux hautes pressions des latitudes nord, toutes les raisons sont bonnes pour mettre du sud dans sa route. Toutes sauf une, la présence des glaces dérivantes matérialisées par quelques icebergs dont CLS, l’organisme de surveillance par satellite, a pu détecter les position. Ce n’est pas tant ces monstres de glace dont certains ont pu atteindre la surface de la Corse, qui sont à craindre. Leur présence est aisément détectable au radar et, de jour, une veille attentive suffirait à les éviter. Mais ils laissent dans leur sillage des petits morceaux de glace, les growlers ou bourguignons, qui sont un véritable danger pour les monocoques engagés dans la course. Un growler peut parfois ne d épasser que d’un petit mètre à la surface de l’eau : cela signifie qu’il en reste encore huit ou neuf immergés. Ce sont donc de véritables murs de plusieurs dizaines de tonnes qui peuvent se dresser sur la route des monocoques de la Barcelona World Race. Pour peu que la mer soit formée, même à l’œil nu, ces dangers potentiels sont quasiment indétectables.

Pas de roulette russe

Le principe de la zone d’exclusion permet de prévenir ces risques, avec comme corollaire cette navigation contrainte le long du 45° sud que l’on a pu observer dans la première moitié de l’océan Indien. Mais pour les leaders, le jeu va s’ouvrir puisque les limites de la zone d’exclusion ont été repoussées de 90 milles dans le sud à la hauteur de la Nouvelle-Zélande. Ainsi les concurrents vont pouvoir descendre jusqu’à 55° sud, quasiment au moment du passage de l’antiméridien, avant de devoir de nouveau remonter au milieu du Pacifique.

Ce passage dans les latitudes sud n’aura pas que des conséquences stratégiques. Car s’il ouvre le jeu, il permet à la flotte de se rapprocher des centres dépressionnaires : pour tous, cela signifie une mer encore plus formée, des rotations de vent plus brutales au passage des fronts. Mais surtout, les températures de l’air comme de l’eau vont encore chuter et accentuer les sensations de froid et d’humidité à bord. Bref ! A chaque incursion dans le sud, va correspondre une dépense d’énergie supplémentaire.


Passent les jours…

Pour l’heure, les écarts se sont stabilisés au sein de la flotte. A l’exception de One Planet One Ocean & Pharmaton et Spirit of Hungary qui peinent à accrocher les régimes d’ouest salvateurs, tout monde aligne un peu plus de 350 milles par jour. A bord de Neutrogena, on ne cherche pas à forcer le destin. L’équipage de Cheminées Poujoulat a su faire la différence sur une zone de transition, ce n’est pas en poussant les feux de leur machine que Guillermo Altadill et José Muñoz vont pouvoir reprendre les quelque douze heures de retard qu’ils traînent depuis l’entrée dans l’océan Indien. Le navigateur espagnol, rompu aux mers du Sud avec déjà six tours du monde à son actif, sait bien qu’il lui faudra attendre des conditions météo plus tordues pour espérer passer à l’attaque. Pour l’instant, ne pas laisser grandir l’écart suffit à son bonheur. Seuls Sébastien Audigane et Jörg Riechers à bord de Renault Captur n’hésitent pas à mettre du charbon pour reprendre des milles à GAES Centros Auditivos. Tous deux sont issus de la même filière du dériveur, l’un comme l’autre apprécie de faire valoir son toucher de barre pour grappiller quelques dixièmes de nœuds. Leur plan Finot est parfaitement adapté à ce type de conditions et les deux navigateurs entendent bien en profiter. Cha ssez le naturel…


Classement à 14h00 TU :

Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 12 834,1 milles de l’arrivée
Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 208,3 milles
GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1175,3 milles
Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 1451,9 milles
We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 2073,2 milles
One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 3028,2 milles
Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 3536,2 milles

Ils ont dit :


José Muñoz (Neutrogena) : « On fait notre course et, bien sûr, on regarde ce qui se passe, devant nous comme derrière. On regarde les conditions météo et on essaye de se projeter à quatre ou cinq jours pour anticiper le manque de vent ou trop de vent. L’objectif c’est d’essayer d’aller le plus vite possible et le plus au sud possible. Mais, les conditions sont instables, le vent forcit puis mollit… on espère que les prochains jours, comme l’annoncent les prévisions, les vents seront un peu plus stables en force comme en direction et qu’on pourra en tirer le meilleur. On se sent en phase avec le bateau dans tous les types de temps, c’est agréable. Peut-être qu’il me faudrait un lit plus confortable (rires), mais pour se reposer ça suffit bien. »

Conrad Colman (Spirit of Hungary) : « Alors que le vent a tourné et souffle du Nord, l’air c haud sur l’océan plus froid a créé un brouillard épais et cela fait presque 2 jours que nous avons une visibilité proche de zéro. Nous suivons nos progrès grâce à des points sur un écran et la prochaine fois que nous verrons un bout de terre, ce sera au Cap Horn, dans quelques semaines! Notre chargeur d’Ipad a cassé et nous ne pourrons donc plus lire jusqu’à Barcelone, ça nous laisse beaucoup de temps pour cogiter !

Mis à part le brouillard engourdissant et les pensées bizarres qu’il m’inspire, la vie est belle. Nous avons attendu avec un peu d’anxiété que le vent tourne hier soir alors que nous nous approchions à grands pas de la zone d’exclusion, mais le changement est arrivé, au dernier moment, comme dans un bon film à suspens nous permettant enfin de reprendre notre route vers l’est! Nous naviguons actuellement avec notre plus grand foc et un ris dans la grand-voile (toujours le même soucis) et avons hâte de passer sous spi/ ge nnaker dans les jours prochains lorsque le vent va tourner à l’Ouest. Le moral est bien meilleur à bord maintenant que nous allons dans la bonne direction dans des conditions beaucoup plus agréables que notre semaine passée au près.»
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