Morgan Lagravière - Le rêve prend forme

by Vendée Globe/Propos recueillis par Olivier Bourbon on 14 Feb 2014 Il sera probablement l’un des plus jeunes participants au prochain Vendée Globe, mais pas le moins armé, à la barre du tout nouveau Safran actuellement en construction. Morgan Lagravière, 26 ans, peut aussi compter sur le soutien de l’expérimenté Marc Guillemot pour arriver fin prêt sur la ligne de départ de son premier tour du monde en solitaire et sans escale. Interview.

Morgan, tu seras au départ du prochain Vendée Globe avec Safran. Que représente cette course pour toi ?

Morgan Lagravière : J’ai beau être jeune, le Vendée Globe m’intéresse depuis un moment. Je savais qu'en obtenant de bons résultats sur le circuit Figaro, il reste un monde entre vouloir participer et être effectivement au départ du Vendée Globe. Avec ce projet Safran, le rêve prend forme. Je vais forcément vivre une grande aventure, mais c’est avant tout la compétition que je viens chercher. Une compétition de deux mois et demi autour du monde ! Avec un bateau neuf, et donc performant, j’aurai les moyens d’occuper les avant-postes.

Justement, peux-tu nous en dire plus sur le futur 60 pieds Safran ?

ML : La construction de ce plan VPLP/Verdier a déjà débuté au chantier CDK Technologies. Pour rationaliser les coûts, Safran a choisi de s’associer à Banque Populaire pour développer et construire un même moule de coque. Mais cela ne veut pas dire qu’Armel Le Cléac’h et moi aurons des bateaux identiques, loin de là ! Même coque ne veut pas dire même bateau : les plans de pont seront probablement très différents car chacun de nous va vouloir disposer d’un bateau à sa main. Il y a énormément d’éléments sur lesquels nous pouvons agir. La mise à l’eau du nouveau bateau est prévue pour fin 2014. Il s’agira alors de le fiabiliser et de l’optimiser à travers des entraînements et bien sûr des participations à des courses comme la Transat Jacques Vabre 2015. L’objectif étant de se présenter sur la ligne de départ du Vendée Globe 2016 avec les meilleures armes possibles.

Ton parcours fait penser à celui de François Gabart…

ML : C’est quelque chose dont on me parle souvent. Nous avons effectivement des points communs avec François : nous sommes issus de la voile olympique, nous avons vite obtenu de bons résultats en Figaro avant d'obtenir un bon budget pour le Vendée Globe. Et en 2016, j’aurai le même âge que lui quand il a pris le départ en 2012. Ceci dit, nous avons des personnalités différentes et il ne s’agit surtout pas pour moi de copier ce qu’a fait François. Je veux construire une nouvelle histoire avec Safran. Après, si on peut obtenir le même résultat, je ne dis pas non ! Même si à ce stade, il me semble très prétentieux de dire que je vais gagner le Vendée.

Va-t-il y avoir un véritable passage de témoin avec Marc Guillemot ?

ML : Oui, complètement. Pour le moment, je n’ai navigué qu’une dizaine de fois en IMOCA. Marc m’apportera un soutien précieux pour combler ce manque d’expérience. Dès le mois d’avril, nous débuterons ensemble un intense programme. Nous commencerons par des sorties au large de La Trinité-sur-Mer. Puis nous prendrons le départ du Grand Prix Guyader à Douarnenez début mai. Nous ferons ensuite un convoyage vers New York en équipage réduit de quatre personnes. Ce sera la première transatlantique de ma vie. Et le 1er juin, je prendrai le départ de la New York-Barcelone en double avec Marc. Je suivrai ensuite de très près sa préparation pour la Route du Rhum. Le passage de témoins sera plus marqué après cette épreuve et la mise à l’eau du nouveau bateau. Mais Marc continuera à me conseiller car j’aurai encore bien des choses à Vendee Globe