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Transat Jacques Vabre - L’autoroute du sud

by Transat Jacques Vabre on 16 Nov 2013
Fenetrea - 2013 Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre
Le plus dur est passé. Les équipages en Class40 commencent à souffler. Le vent et la mer se sont assagis, les grands spis sont ressortis, et à bord c’est le grand ménage. Devant, les Multi50 se grattent la tête pour entrer au mieux dans le Pot au Noir et s’en échapper au plus vite. Dans leur sillage, les IMOCA dépassent le Cap Vert et affinent déjà leur trajectoire en vue de cette zone de transition. Les MOD70 pointent leurs étraves vers le Brésil qu’ils devraient atteindre au mieux dans la nuit de lundi à mardi prochain.

La tête dans le guidon depuis leur « deuxième départ » de Roscoff, les Class40 touchent des conditions plus clémentes en gagnant dans le Sud. Le soleil se fait plus présent, les températures se réchauffent. Les marins apprécient : ils peuvent faire sécher leurs affaires, ranger les bateaux mais aussi mieux caler le rythme du bord. Les duos quittent le mode survie. Mais dans des alizés bien établis et sur une mer moins chaotique, ils glissent toujours aussi vite : 13 à 14 nœuds pour les huit premiers ! La course reste très intense, devant comme derrière. Côté stratégie, la flotte est toujours scindée en deux groupes : les leaders et leurs partisans passent bien dans l’Ouest des archipels atlantiques. GDF SUEZ (Sébastien Rogues/Fabien Delahaye) et son dauphin Mare (Jorg Riechers/Pierre Brasseur) sont quasiment à la latitude des Canaries. ERDF – Des pieds et des mains (Damien Seguin/Yoann Richomme) et Campagne de France (Halvard Mabire/Miranda Merron) ouvrent le groupe des poursuivants à l’Ouest.

D’autres duos ont choisi une option à l’Est, suivant une trajectoire plus proche de la route directe. Et ils vont probablement passer entre les îles des Canaries. Phoenix Europe (Louis Duc/Stéphanie Alran), 8ème, emmène ce groupe constitué de Fantastica (Stefano Raspadori/Pietro D’Ali), Eärwen (Catherine Pourre/Goulven Royer), Obportus 3 (Olivier Roussey/Philippe Burger) et Mr Bricolage (Damien Rousseau/Matthieu Alluin). Matouba s’apprête pour sa part à faire une escale technique à Porto Santo (Madère) : le spi s’étant enroulé sur l'étai, Bertrand Guillonneau et Sébastien Audigane doivent aller bricoler dans le mât. Ils prévoient un arrêt express. Ce soir, 777 milles séparent GDF Suez de 11TH Hour Racing (Hannah Jenner/Rob Windsor) qui ferme la marche.

Les deux Multi 50 de tête devraient entrer cette nuit dans le Pot au Noir. Accusant ce soir un retard de 115 milles sur Erwan Le Roux et Yann Eliès (FenêtréA Cardinal), Yves Le Blévec et Kito de Pavant (Actual) comptent sur cette zone perturbée et piégeuse pour revenir dans le match. Toute la subtilité des heures à venir consiste à trouver la meilleure porte d’entrée, en songeant à celle de sortie pour bénéficier d’un meilleur positionnement au moment de toucher les alizés de Sud-Est, qui marqueront la fin du Pot au Noir. C’est plutôt bien passé pour les deux MOD70.

Les Multi 50 espèrent connaître le même sort… Les duos, qui ne se sont pas ménagés depuis le départ du Havre, abordent un passage crucial du parcours. A 581 milles des premiers, Rennes Métropole/Saint-Malo Agglomération continue sa remontée de la flotte IMOCA. Gilles Lamiré et Andrea Mura naviguent à la latitude de Bureau Vallée et de Votre Nom Autour du Monde. De son côté, Vers Un monde sans Sida (Erik Nigon/Samy Villeneuve) subit un net ralentissement dans des alizés qui s’essoufflent. Des nouvelles d’Arkema - Région Aquitaine : en raison des conditions de mer difficiles, le commandant du remorqueur West et l’équipe de Lalou Roucayrol ont décidé de faire cap sur Madère plutôt que Cascais. Le remorqueur navigue actuellement à 1 nœud de moyenne. A cette allure, ils est attendu en milieu de semaine prochaine à Madère.


On s’y attendait, Macif l’a fait : François Gabart et Michel Desjoyeaux ont maintenant 30 milles d’avance sur PRB (Vincent Riou/Jean Le Cam). Pourtant le duo sur le bateau orange n’a pas molli après le pit-stop d’une heure à Sao Vicente : « Nous sommes repartis à fond la caisse » soulignait Jean Le Cam à la vacation de midi. On peut faire confiance au vieux briscard avec six Transat Jacques Vabre à son actif, et trois tours du monde en solitaire ! Les trois inséparables (Maître CoQ, Safran et Cheminées Poujoulat) ont bien du mal à se détacher : ils filent plein Sud à la même vitesse (15 nœuds) avec une légère avance pour le tandem Jérémie Beyou/Christopher Pratt. 140 milles derrière, Bureau Vallée (Louis Burton et Guillaume Le Brec) continue son bonhomme de chemin et s’accroche.

Bertrand de Broc et Arnaud Boissières (Votre Nom autour du Monde), l’air de rien, grappillent jour après jour des milles et se situent maintenant à 36 milles du plus jeune tandem en IMOCA. Derrière, François Damiens (Initiatives Cœur) avouait que cette descente dans les alizés ressemblait un peu aux vacances. Avec Energa et Team Plastique (au coude à coude), le trio international à 400 milles de la tête de flotte, fait sa course…


Ce soir les deux MOD70 se trouvent déjà devant Recife au Brésil. Avec près de 570 milles avalés ces dernières 24 heures, les statistiques d’une transatlantique avalée entre 12 et 14 jours sont aujourd’hui revus a minima. On parle d’une ETA (Estimated Time Arrival) à Itajaí dans la nuit de lundi à mardi, voire mardi matin tôt. Les bougres n’ont fait qu’une bouchée du Pot au Noir, et se retrouvent maintenant à 26 nœuds dans des alizés de Sud-Est soufflant à 25 nœuds… N’empêche, Sidney Gavignet (Oman Air – Musandam) ne cachait pas sa fatigue à la vacation de midi : 'Je suis un peu fatigué. Les quarts de trois heures fonctionnent bien. Mais c’est dur d’avoir trois heures de repos d’affilée, il faut être là pour les manœuvres et quand il y a des grains, on reste tous les deux sur le pont : un prend la barre et l’autre dort sous la capote. La navigation est fatigante mais forte en sensations!' Si Edmond de Rothschild (Sébastien Josse et Charles Caudrelier) conserve son petit matelas d’avance de 70 milles sur le tandem franco-irlandais, les 1 500 milles restant peuvent encore inverser les rôles. Dans cette partie sud de l’Atlantique, les orages sont légion. Le match n’est pas prêt de se terminer.

Damien Seguin, skipper d’ERDF – Des pieds et des mains (Class40) : 'Ça a été une semaine intense, les conditions pour arriver à notre classement ont été difficiles. C’est aujourd’hui le début des meilleures conditions, on va pouvoir enfin faire sécher le bateau. Jusque-là on a vraiment eu la tête dans le guidon. Tout va bien, nous avons eu quelques bricoles matérielles, rien de grave… Campagne de France nous met un peu la pression parce qu’il revient très fort. Je pense que c’est au prix de pas mal d’efforts. Et puis, on a eu des configurations de voiles différentes. Les conditions vont encore changer devant, donc le jeu continue. C’est bien ce match, ça nous maintient dans le rythme. On se relaie à la barre. Nous faisons des quarts d'une heure et demie à deux heures pendant que l'autre regarde la météo. Nous arrivons à déjeuner ensemble et à nous reposer. Stratégiquement, c’est assez simple pour le moment. Nous allons voir comment vont se passer les prochains jours, mais nous espérons toujours rattraper le peloton de tête. Nous sommes satisfaits de notre place au classement. On ne va rien lâcher. Aujourd'hui, on a un bon angle pour se diriger vers une bonne porte d'entrée du Pot au Noir, après on ne sait jamais… '

Kito de Pavant, co-skipper d’Actual (Multi 50) : 'Ça se passe mollement ce midi : il y a 10 nœuds moyens alors qu'on espérait un peu plus. Nous pensions moins ressentir les effets des îles du Cap Vert en passant bien au large. Sinon il fait beau, les conditions sont plutôt douces et tout va bien à bord malgré tout. Depuis le début de la course, nous nous sommes démenés pour faire avancer le bateau, nous avons du mal à nous imposer le rythme souhaité. Depuis 2-3 jours, on se permet de grosses siestes et on mange au maximum. Le franchissement du Pot au Noir et le près qui suivra vont nous demander beaucoup d'énergie. Nous essayons donc de nous mettre en bonnes conditions pour la suite. Le franchissement du Pot a l'air plus optimal un peu plus à l'Ouest donc on se décale gentiment dans cette direction pour avoir un passage plus serein. Mais nous ne sommes jamais à l’abri d’une surprise dans cette zone. Nous misons pas mal sur le Pot au Noir pour recoller sur FenêtréA Cardinal qui commence à nous agacer à force d’augmenter son écart. Erwan (Le Roux) et Yann (Eliès) ont une facilité à aller vite. Nous prenons notre mal en patience en attendant, mais il y aura encore beaucoup d'aléas et d'embûches, donc rien n’est joué. Avec Yves (Le Blévec), l'ambiance à bord est parfaite. La mer est grise, on voit beaucoup de poissons volants qui viennent s'écraser la nuit contre nos coques : impressionnant ! On a aussi vu une baleine de très très près, je ne vous en dirai pas plus.'

Jean Le Cam, co-skipper de PRB (IMOCA) : 'Ce fut une escale plutôt rapide de seulement une heure au Cap Vert, juste le temps de changer le safran puis en avant Simone ! Tout s'est très bien déroulé et rapidement. Le safran a cassé du côté de Madère. C'est sûr qu'on tire pas mal sur les bateaux surtout en double, donc ça peut décrocher à un moment ou à un autre, il faut rester vigilant. La première partie de la Transat Jacques Vabre s'est très bien passée pour nous, nous espérons continuer sur cette lancée en deuxième partie de course. Il y a toujours une personne à la barre, on ne la lâche pas. Nous sommes repartis sous spi à fond la caisse, et donc après on va voir les différentes options des uns et des autres. Il faut trouver la meilleure stratégie.

Notre objectif est bien évidemment de manger Macif, parce que la course est loin d’être finie. 6,9 nœuds de vitesse moyenne... en s'arrêtant une heure sur les dernières 4h, pas mal non ?! Maintenant, nous sommes à 16 nœuds de moyenne…'


Sidney Gavignet, skipper d'Oman Air – Musandam (MOD70) : 'Dans 20 nœuds de vent et de travers, ça va vite. On a renvoyé le ris, mais on n’aurait peut-être pas dû, ça bouge là ! Nous bouffons du mille. Nous avons traversé un vrai Pot au Noir, avec des grains aléatoires tout le temps, mais c’était plus facile à négocier avec un bateau si rapide. La navigation en double à bord d’un MOD70 ne se passe finalement pas si mal. Tout seul, je ne dis pas, mais à deux ça va. Je suis un peu fatigué. Faire des quarts de trois heures fonctionne bien. Mais si on est dérangé pendant nos trois heures de repos, ça devient difficile. Et quand il y a des grains, on reste tous les deux sur le pont : un prend la barre et l’autre dort sous la capote. Pas évident de se reposer correctement… La navigation est fatigante mais fortes en sensation! Nous pouvons encore envisager de nombreux scénarii pour revenir sur Edmond de Rothschild dans la fin de parcours. J'ai envie de faire et de refaire de la pub pour les MOD70 : ce sont des machines superbes et Transat Jacques Vabre

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