Route du Rhum - Une dernière ligne droite 'biscornue'
by Mille & une vagues on 9 Nov 2014
2014 Route du Rhum - Loick Peyron - Banque Populaire VII T. Martinez / BPCE
Loïck Peyron et le Maxi Trimaran Solo Banque Populaire VII, depuis leur dernier empannage réalisé hier vendredi pour passer en bâbord amure, glissent à toute vitesse, toilés au maximum et en ligne directe vers la Guadeloupe.
A 875 milles de l'arrivée en cette mi-journée de samedi, le skipper Baulois a de nouveau repoussé les assauts de son principal rival, le trimaran géant Spindrift 2 mené par Yann Guichard, à près de 165 milles. De quoi se concentrer avec un peu de sérénité sur les dernières difficultés à venir, en évacuant pour l'heure tout triomphalisme, perspective de victoire ou autre record. Toute l'attention et l'énergie du marin sont entièrement dédiées à la marche du bateau, aux caprices d'une météo pas si stable que les fichiers voudraient l'affirmer, et à toutes les composantes inconnues de ce qui demeurent une formidable tranche d'aventure maritime.
'Nous sommes dans la dernière ligne droite, mais avec des virages un peu compliqués juste avant la ligne d'arrivée', raconte un Loïck Peyron parfaitement reposé par 'une très belle nuit de sommeil'. « Aujourd'hui s'annonce comme une belle journée à glisser tout droit. Il y aura ensuite un peu de travail à l'approche de l'arc antillais,' et de lâcher, péremptoirement: 'Ça sent l'écurie. Le bébé est en parfait état, je l'ai vérifié ce matin. Le bonhomme est pas trop mal. Je déjeune de viande des grisons et de fromage suisse,' une trêve à l'évidence bien méritée après une nuit certes reposante, mais que de petits grains parfois violents sont venus troubler: 'Il y a eu des petits caprices du vent compliqués à gérer cette nuit' avoue-t'il :' j'ai dû beaucoup barrer dans les grains car il y avait des lignes de coups de vent assez tordus, avec une espèce de mini tornade de vent tournoyant dans tous les sens. Je porte à présent la 'bâche' maximale, grand gennaker, le J2(trinquette) et la grand voile haute, dans un alizé modéré pour une vingtaine de noeuds. Cela devrait forcir dans la journée',
Loïck s'est installé dans son rythme océanique, et fais corps avec sa machine. 'Je suis sous pilote 90 % du temps, et je fais mon petit tour du bateau pour régler les voiles, afin de descendre le plus bas possible dans le lit du vent, pour éviter de multiplier les empannages', des moments propices à la réflexion: 'Ce bateau est hallucinant de puissance… En 60 pieds, on n'avait jamais cette aisance. La largeur donne un confort et un sentiment de sécurité à la barre incomparable. Cette nuit, le bateau est monté sur un patin. C'est joli et cela apporte un peu de silence. En ce qui me concerne et en toute modestie, je parviens à gérer les situations compliquées sur ces gros bateaux. Je suis parti dimanche dernier dans l'inconnue sur le plan physique, et je ne connais aucun souci particulier. Je m'amuse même beaucoup à fournir quelques efforts lors de manoeuvres un peu tordues…'
C'est aujourd’hui la phase cruciale de l'atterrissage sur la Guadeloupe qui occupe déjà les esprits de toute l'équipe du Maxi trimaran, Marcel van Triest et Armel Le Cléac'h en tête : 'On papote tranquillement avec Marcel et Armel. Il nous reste deux empannages à exécuter et il faut les caler au bon moment', précise Loïck. 'Il faudra aussi négocier la traversée d'une zone de pêche dans l'est de la Guadeloupe, à proximité d'Antigua, avec de nombreux filets dérivants. Ce sera une approche délicate car si on en connait la position de la plupart de ces flottilles de pêche, il demeure de nombreuses inconnues. Il faut faire gaffe. Il est un peu tôt pour parler ETA, (Estimated Time of Arrival ndlr), lundi dans la matinée, très tôt en heure locale peut-être. Je ne pense pas du tout au record. Je n'ai aucune idée de l'échéance, et cela ne fait pas partie de mes
Banque Populaire
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