Route du Rhum - Ambiance 'machine à laver'
by François Quiviger on 5 Nov 2014
FenetreA Cardinal - Route du Rhum Destination Guadeloupe 2014. Jean Marie Liot / FenêtréA Cardinal
Cela fait maintenant presque 48 heures qu’Erwan Le Roux et les autres solitaires engagés dans la 10e édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe ont quitté Saint-Malo, et presque autant de temps qu’ils se font malmener par des conditions météorologiques difficiles qui mettent à rude épreuve à la fois les organismes et les machines.
Et si, ce mardi matin, ça s’améliore doucement pour les Ultimes, pour les Multi50 et les autres séries, ça reste toujours très mouvementé, la faute à une mer démontée et un vent très instable qui passe allègrement de 25 à 40 nœuds. La vigilance est donc toujours de mise pour le skipper de FenêtréA-Cardinal et ses adversaires dont les choix stratégiques commencent à diverger franchement.
'C’est toujours aussi instable. Il y a des molles mais aussi de grosses risées à plus de 35 nœuds : c’est assez périlleux! J’ai failli chavirer deux fois hier après-midi dans les grains. J’ai donc calmé un peu le jeu parce que le premier but, c’est quand même d’arriver à Pointe-à-Pitre,' a déclaré Erwan, lors de la vacation officielle, avouant par ailleurs ne pas vraiment se préoccuper de ses adversaires pour le moment. 'J’ai un peu des œillères. Je ne regarde pas ce que font les autres car j’essaie d’abord de survire dans ces éléments déchainés, dans cette gigantesque machine à laver.'
C’est un fait, aujourd’hui la flotte des Mutli50 est assez dispersée sur l’Atlantique et l’option la plus radicale est sans conteste celle prise par Lalou Roucayrol. Le skipper d’Arkema a, en effet choisi de rester de se décaler dans l’ouest, au plus proche de la route directe, ce qui le propulse logiquement en tête du classement provisoire. Son objectif : se rapprocher de l’anticyclone des Açores pour couper au plus court vers les alizés. Un choix potentiellement risqué si la zone fermée de haute pression atmosphérique se met à bouger dans le mauvais sens…
Pour sa part, Erwan a choisi de passer au plus près du cap Finisterre, tandis qu’Yves Le Blévec sur Actual, a pris le parti de le raser par l’extérieur, et se trouve donc une petite trentaine de milles plus au large que lui. Reste que, pour tous, le régime est actuellement identique : il faut composer avec un flux de nord-ouest particulièrement musclé, de nombreux grains et une mer très forte à grosse. 'Dans ces conditions, c’est dur de s’organiser. Le bateau est propre mais je n’ai pas pu encore beaucoup manger. Il faut que je trouve un petit moment pour faire un bon casse croute et ça ira mieux. Je me suis accordé un peu de repos en début de nuit car j’étais vraiment crevé et depuis je me sens plus en forme,' a expliqué le marin Morbihannais qui devrait progressivement retrouver une vie plus confortable d’ici à demain puisque qu’au large de la péninsule ibérique, il se retrouvera sous l'influence d'un flux de nord à nord-ouest mollissant 15 à 20 nœuds de moyenne. L’autre bonne nouvelle, c’est que l'instabilité régressera avec des grains de moins en moins fréquents. De quoi commencer à souffler un peu, ce qui ne sera pas un luxe après 48 heures pour le moins éreintantes et casse-bateaux. La preuve, pas moins de cinq concurrents ont d’ores et déjà été contraint à l’abandon chez les Multi50.
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