Le Vendée Globe et l’Espagne, une histoire en marche
by Olivier Bourbon / agence Mer & Média on 19 Jun 2014
Vendee Globe 1992 DPPI
Trois marins espagnols ont participé au Vendée Globe depuis la création de l’épreuve en 1989. Et un seul est venu à bout du tour du monde en solitaire : José de Urgate (photo), en 1992-93. Depuis, Javier Sanso a abandonné deux fois, et Unaï Basurko une fois. On est loin des 15 skippers britanniques ayant pris le départ des Sables-d’Olonne… Mais les choses bougent en Espagne, et tout particulièrement à Barcelone. De quoi booster les participations en 2016? Deuxième volet de notre série consacrée aux skippers étrangers engagés dans le Vendée Globe.
26 novembre 1989, aux Sables-d’Olonne. Treize pionniers prennent le départ du tout premier Vendée Globe. On ne trouve dans ce plateau aucun Espagnol, le faible contingent étranger étant représenté par l’Américain Mike Plant et le Sud-Africain Bertie Reed. Ce n’est qu’en 1992 qu’un concurrent espagnol coupe la ligne du tour du monde en solitaire et sans escale : José de Urgate. Dans cette deuxième édition particulièrement rude, les mauvaises fortunes de mer se multiplient et la disparition du Britannique Nigel Burgess endeuille la course. Dans ces conditions, terminer constitue un exploit en soi. Après 134 jours de mer, José de Urgate décroche la sixième place. Le premier Espagnol à avoir jamais bouclé le Vendée Globe ne reviendra pas sur l’épreuve.
Il faut patienter huit ans pour revoir l’un de ses compatriotes au départ. En 2000, Javier Sanso s’élance à bord d’un bateau ancien, mis à l’eau en 1992, avec pour unique objectif de finir la course. Mais après 42 jours de mer, il est contraint à l’abandon suite à la casse d’un safran. Ce n’est une nouvelle fois qu’après huit longue années d’absence qu’un autre Espagnol s’aligne sur le Vendée Globe 2008-09 : Unaï Basurko. Pour l’anecdote, c’est justement José de Urgate qui l’encourage et lui met le pied à l’étrier. En 2007, Basurko avait terminé troisième de la Velux 5 Oceans, le tour du monde en solitaire avec escales. Mais il connaît moins de réussite dans le Vendée Globe : lui aussi victime d’une avarie de safran tribord à l’entrée des mers du Sud, il doit jeter l’éponge. En 2012, Javier Sanso revient à bord du bateau le plus récent de la flotte, et pas le moins intéressant. Utilisant exclusivement des énergies renouvelables, ACCIONA 100% EcoPowered est conçu pour naviguer sans énergies fossiles et n’embarque donc pas une goutte de gasoil. Javier Sanso veut devenir le deuxième skipper Espagnol à finir le Vendée Globe, mais aussi le premier marin à le faire avec un bateau éco-responsable. Mais un cruel chavirage dans la remontée de l’Atlantique, après 85 jours de mer, l’empêche de réaliser cette grande performance.
Contrairement à leurs homologues britanniques, les Espagnols ne se sont pas engagés massivement dans le Vendée Globe, pour des raisons avant tout culturelles. Mais les choses bougent dans le pays, à Barcelone principalement. La capitale de la Catalogne a ainsi été le lieu d’arrivée d’une toute nouvelle course en double inscrite au calendrier du circuit IMOCA Ocean Masters : la New York / Barcelone. Parmi les huit marins au départ, quatre étaient Espagnols. A bord d’Hugo Boss, Pepe Ribes l’a emporté aux côtés de l’Américain Ryan Breymaier. Guillermo Altadill, qui faisait équipe avec le Chilien José Munoz à bord de Neutrogena, s’est emparé de la deuxième place. Quant au duo 100 % espagnol composé d’Anna Corbella et Gerard Marin (GAES Centros Auditivos), il a complété le podium d’une épreuve longtemps dominée par deux Français : Marc Guillemot et Morgan Lagravière (Safran), finalement contraints à l’abandon.
animer « la ville qui ne dort jamais » : la troisième Barcelona World Race, tour du monde sans escale qui s’élancera le 31 décembre prochain. Là encore, une forte participation espagnole est à prévoir. On le voit, la culture de la course au large s’ancre en Catalogne. Mais encore faut-il concrétiser cette évolution encourageante dans le Vendée Globe. Souvenons-nous qu’en 2010-11, 13 Espagnols étaient en lice dans la BWR. Et pourtant, aucun de ces marins ne s’était ensuite engagé dans le Vendée Globe... Espérons qu’il en sera autrement en 2016. Aujourd’hui, les principales chances semblent reposer sur Alex Pella. Ce navigateur de 41 ans a déjà une belle expérience en IMOCA avec notamment une quatrième place dans la dernière Barcelona. Il est aussi connu pour avoir tenu les rôles de consultant, de skipper et de doublure pour le tournage d’En Solitaire, un long métrage consacré… au Vendée Globe! Faut-il y voir un signe?
Les participations espagnoles en chiffres
- 3 marins ont pris le départ
- 1 seul a terminé la course : José de Urgate (6e en 1992-93)
- 3 abandons : Javier Sanso (en 2000-01 et 2012-13) et Unaï Basurko (en
Vendee Globe
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