2015 Solitaire du Figaro – Sébastien Simon, premier en Cornouaille
by Solitaire du Figaro on 14 Jun 2015
Yann Elies (Groupe Queguiner-Leucemie Espoir) 3eme de la 2eme etape - 2015 Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire Alexis Courcoux
2015 Solitaire du Figaro – Ce vendredi 12 juin à 21h 45mn 21s, Sébastien Simon a franchi la ligne d’arrivée de la deuxième étape de la 46ème édition. Le skipper de Bretagne a mis 02 jours 08 heures 45 minutes et 21 secondes pour boucler le parcours de 330 milles (théorique) à la vitesse moyenne de 5,81 nœuds entre La Corogne en Galice et Concarneau en Cornouaille. En réalité, il aura parcouru 374 milles à la vitesse moyenne de 6,58 nœuds. Xavier Macaire (Skipper Hérault) et Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir) terminent respectivement deuxième et troisième, à 6 minutes 36 secondes et 8 minutes 15 secondes du premier.
En coupant la ligne en tête au terme de cette deuxième étape très ouverte à la stratégie, Sébastien Simon signe, du haut de ses 25 ans, un succès qui ne manque pas d’éclat. Un coup de maître pour sa deuxième participation à La Solitaire, qui force l’admiration du public, comme de ses pairs, aux premières loges pour apprécier la course de ce jeune talent du large qui crée la surprise.
Dans l’histoire de la course, le skipper de Bretagne-Crédit Mutuel Espoir compte, avec Laurent Bourgnon et Franck Cammas, parmi les plus jeunes à parvenir à voler la vedette sur la ligne d’arrivée d’une étape au nez et à l’étrave des plus fines lames du circuit, réputé pour son niveau d’exigence maritime.
Après s’être emparé de la tête de flotte hier matin, à la faveur d’un léger décalage bien inspiré, Sébastien Simon a fait preuve d’un solide mental pour contenir les assauts de ses plus proches et redoutables poursuivants, à l’instar de Xavier Macaire (Skipper Hérault) et de Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir). Vitesse, finesse de trajectoire, et sens affirmé de l’art de contrôler ses adversaires, le jeune marin, formé à l’école du 420 (3è du Championnat du Monde 2013), imprime sa marque et laisse son empreinte au terme de ce parcours, pourtant semé de pièges et d’embûches entre les côtes galiciennes et finistériennes.
Ingénieur de formation, Sébastien Simon a intégré depuis l’année dernière le premier niveau de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – Crédit Mutuel, qui offre une chance unique, après d’âpres sélections, à un jeune régatier de bénéficier d’un encadrement et d’un entraînement au Pôle Finistère Course au Large pour vite gravir les échelons. Après une première participation à la Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire l’année dernière, où il avait manqué de constance pour se démarquer, Sébastien Simon confirme, en coupant en tête la ligne d’arrivée mouillée sous haute tension au large de Concarneau, qu’il tire déjà de tous les bénéfices de son apprentissage méthodique et rigoureux. Il prouve aussi qu’il a l’étoffe d’un solitaire qui n’a certainement pas fini de faire parler de lui.
« Je ne suis pas surpris de voir qu’il est bon. Je suis de très près sa trajectoire depuis hier. Il n’a pas fait d’erreur », souligne Nicolas Troussel, skipper du Class 40 Bretagne-Crédit Mutuel Elite, double vainqueur de La Solitaire (en 2006 et 2008) « Il tient les autres en contrôle, et il le fait très bien. Même s’il a un peu raté la fin de sa première étape, force est de constater qu’il est dans le coup tout le temps depuis le départ de Bordeaux. Il est très méthodique et très réfléchi. Chez lui, tout est toujours calculé pour trouver la bonne vitesse, faire la meilleure trajectoire et améliorer ses points faibles. Après sa course de l’année dernière, c’est une belle récompense pour tout son travail accompli pour gagner en performance. Bravo ! »
Ils ont dit à l'arrivée en Cornouaille :
Sébastien Simon (Bretagne-Crédit Mutuel Espoir), premier en Cornouaille :
La victoire ?
Je ne m'y attendais pas du tout. Je suis super content. J'ai tenu pendant 24 heures avec Yann Eliès et Xavier Macaire derrière moi. C'était hyper stressant et pourtant je n'ai rien lâché. Je ne voulais vraiment pas lâcher cette course. Je me suis retrouvé là et je me suis dit : 'C'est pour moi' !'. Je suis resté concentré jusqu'au bout. En Espagne mes partenaires m'ont dit : 'Allez, maintenant rentre vite, c'est bien aussi la Bretagne. C'est ce que j'ai fait et je suis content pour la région.
Avoir gagné, c'est quand même quelque chose parce qu'entre faire un podium et gagner, il y a une marche. En plus je suis super fier d'avoir tenu tête à des ténors comme ça. Et j'espère qu'un jour je pourrai presqu'aussi bien que ça. On verra.
Comment avez-vous pris la tête jeudi ?
C'est pendant la première nuit, on est passé dans un premier centre dépressionnaire, je me suis retrouvé entre les deux groupes. Je ne sais pas si j'ai trouvé le truc mais j'allais plus vite que les autres. J'étais peut-être dans une risée mais j'ai dû avoir beaucoup de chance. Après, c'était juste de la stratégie, il y avait des empannages à bien placer. Bien suivre le vent. Et je m'en suis super bien sorti.
Une crainte sur l'arrivée ?
Ce matin et hier soir, ça mollissait par devant et ça revenait par derrière. Je me suis demandé si ça n'allait pas faire la même chose sur l'arrivée mais finalement ça n'a pas molli donc je suis content.
Un secret pour être dans le coup sur les deux étapes ?
Je ne sais pas si il y a un secret mais j'ai beaucoup travaillé, je me suis beaucoup investi. J'espère que le travail va payer. Pour l'instant ça paye mais ce n'est pas fini.
Xavier Macaire (Skipper Hérault), deuxième en Cornouaille :
« C’est super d’arriver deuxième. Il a fallu tenir longtemps cette position. Après 24 heures, j’étais premier, puis deuxième derrière Sébastien. Il a fallu tenir, tenir longtemps comme ça en tête de flotte, c’est très difficile, surtout avec Yann Eliès, qui, tout le monde le sait, est un excellent marin. Je suis resté serein, zen. J’ai fait marcher mon bateau du mieux que je pouvais. Cela a fonctionné, je suis resté devant lui, je suis vraiment très content. C’est super ! Je n’ai pas du tout bien dormi la première nuit, mais ensuite je me suis bien rattrapé. Et puis, il y a l’euphorie de cette arrivée, c’est quand même génial. C’est la troisième fois que je fais un podium sur une Solitaire du Figaro, j’ai fait deux fois troisième. Là, c’est un petit cran au-dessus. J’espère qu’une prochaine fois, j’irai titiller la place supérieure.
Je suis ravi pour Sébastien. On voit cette année qu’il a vraiment progressé. On le sent en forme, présent, rapide, intelligent, attaquant. Cela fait plaisir qu’il ait gagné, parce qu’il le mérite. Il a bien tenu aussi, parce qu’il est resté comme moi longtemps devant. Ce n’est pas facile quand il y a des empannages à faire comme ça, c’est très tactique. De rester en tête de flotte, ce n’est pas facile. Chapeau ! »
Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir), troisième en Cornouaille :
« Sébastien se demandait si c’était faisable, mais oui c’est faisable ! Et il l’a bien fait en plus ! T’as gazé Bravo. Tu as trouvé un bon petit trou de souris et tu nous as mis minables ! Et puis après tu nous as impressionnés car je pensais que nous allions te fondre dessus mais que nenni, pas moyen, rien, pas un mille. C’est comme pour Xavier (Macaire – Skipper Hérault), Xavier je me suis énervé dessus pendant au moins 36 heures derrière lui a essayer de le ramener et rien pas un mètre ! La dixième victoire d’étape ? Oui elle attendra, de toute façon il faut faire une course parfaite pour gagner les étapes et jusqu’à présent j’ai fait de bonnes étapes mais pas parfaites. Il y a toujours eu un petit quelque chose qui me manquait, donc pour l’instant c’est Sébastien (Simon – Bretagne – Crédit Mutuel Espoir) et Thierry (Chabagny - Gedimat) qui ont fait des étapes parfaites et je vais essayer d’en claquer une d’ici à la fin. Et ce qu’il y a surtout de positif c’est que je suis toujours devant, premier du général … alors pour quelques minutes seulement, 4 minutes, et cela donne le ton de l’intensité qui va régner sur ces deux dernières étapes. Entre les 5 et 6 premiers je pense que l’on doit pouvoir encore être 6 à la gagner donc cela va se jouer à la minute. Là, à la fin je me battais seconde par seconde, je pensais à Armel Le Cléac’h quand il a battu Alain Gautier de 13 secondes et je me dis que chaque seconde va compter car je sens que ça va être super serré. Maintenant je n’ai pas encore fait la course parfaite il faut que j’arrive à en claquer une, si possible la dernière. »
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