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Eric Peron - De la Volvo Ocean Race au Vendée Globe

by BE ONE TEAM with Eric Peron on 2 Jul 2015
June 22, 2015. Derniers bords en Suède pour Dongfeng DR
2016 Vendée Globe – Après 12 mois sur le bateau chinois Dongfeng engagé dans la Volvo Ocean Race et un joli podium ( 3e place), Eric Peron ne va pas avoir beaucoup le temps de défaire ses sacs. Transat Jacques Vabre et Vendée Globe sont en ligne de mire.

1er juillet 2015, en pays bigouden, à Plonéour-Lanvern exactement, Eric Peron est rentré chez lui après un an à bourlinguer sur tous les océans du monde. Le roulement des vagues sur la plage de la Torche – spot de surf à une encablure de chez lui – et quelques bêlements de son troupeau de moutons d'Ouessant, signifient qu'il est bien à la maison, la verdure en contrechamps. Une escale nécessaire pour se ressourcer quelques jours avant de rembarquer pour d'autres challenges. Mais la Volvo Ocean Race est toujours là, bien présente, pernicieuse même : on ne quitte pas une telle aventure comme ça ! Feedback :

Eric Peron a été le dernier sélectionné sur Dongfeng, recruté en mai 2015 alors qu'il débarquait tout juste de la Transat Ag2r sur Generali avec Nicolas Lunven. Eric Peron : '… j'ai été très flatté d'être appelé pour faire la Volvo. Avec le Vendée Globe, ce sont les deux épreuves que tout marin rêve de faire. En plus, j'entrais dans une équipe super pro…'.

Destination Cape Town
Officialisé fin juin 2014, après 3 mois d'intenses entraînements, Eric ne prendra le départ de la course que le 16 Octobre 2014 d'Alicante (ESP), direction Cape Town (A du S). Une première étape semée d'embuches où l'équipage sino-suédo-français va faire parler la poudre. Eric Peron : '… On est pas mal parti, mais nous avons cassé le gouvernail près des Iles Canaries. Après, nous n'avons pas obligatoirement choisi le meilleur endroit pour passer l'équateur. Nous avons accusé jusqu'à plus de 160 milles de retard sur le premier. Mais une petite semaine après, on se bagarrait à nouveau pour la première place. Nous terminons 2e à 12 minutes d'Abu Dhabi !...'.

Océan Indien. La découverte
La deuxième étape envoyait les bateaux à Abu Dhabi, avec le passage du Cap de Bonne Espérance et la remontée dans l'ocean Indien le long de la zone d'exclusion due aux pirates. Eric Peron : '… Cette partie du globe était une totale découverte pour moi ; comme de se retrouver bord à bord quasi tout le temps avec nos concurrents : on se serait cru en France dans la série Figaro. Nous avons encore été pénalisés dans cette étape avec le rail du mât supportant la grand voile qui s’est arraché. Et puis une fin de course très animée. Nous repassons en tête dans le détroit d'Ormuz mais on se fait coiffer sur la ligne d'arrivée par Team Brunel pour 16 petites minutes. Au général, nous sommes trois premiers ex aequo avec Abu Dhabi et Team Brunel. On nous aurait vendu cela au départ d'Alicante, je crois que nous aurions tout de suite acheté…'.

Empire du Milieu. Sur le toit du monde
Gonflés à bloc par ce classement inattendu, l'équipage de Dongfeng va sortir ses griffes sur cette 3e étape entre Abu Dhabi et Sanya, leur port d’attache en Chine ! Eric Peron : '… Cette étape nous faisait peur à tous. Le détroit d'Ormuz, la navigation dans des météos compliquées (bordure de mousson le long de l'Inde et du Sri Lanka), la traversée du détroit de Malaka, passage maritime le plus fréquenté de la planète… Nous y arriverons en tête avec une bonne avance, mais allons aussi voir nos concurrents fondre sur nous en arrondissant la Thaïlande. Heureusement, nous avons redémarré à temps pour gagner cette étape 'à la maison' et du coup prendre la tête du classement général ! Charles Caudrelier notre skipper ira alors jusqu'à déclarer que nos ambitions n'avaient plus de limites…'.

En mode Downunder
Véritablement boosté par ce nouvel éclat, Dongfeng va gagner la régate In-Port et sortir en tête du parcours en baie de l'étape entre Sanya et Auckland (NZ). Eric Peron : '… C'est sûr, on a pris un réel avantage psychologique sur nos adversaires qui ne nous attendaient pas là. Mais notre équipe à terre nous a rappelé à l'ordre. Nous ne sommes même pas à mi-course ! Bien leur en a pris, car quelques jours plus tard, nous pointions en queue de peloton avec pas loin de 100 milles de retard : une nouvelle avarie de mât et un manque d'audace en stratégie de navigation. Dans le détroit de Luçon, nous avons choisi de marquer nos plus proches adversaires en restant au sud alors qu'il y avait un coup à jouer au nord. On a pris cher. Mais on s'est arraché et on est revenu. Jusqu'à terminer 3e de l'étape à quelques minutes du premier. Paradoxalement, c'est notre plus mauvaise place d'étape. Et on reste co-leader du général à Auckland !...'.

Le Horn n'a pas voulu !
Etape mythique de tous les tours du monde, elle l'était pour Eric et l'équipage de Dongfeng. Seuls 3 équipiers avaient déjà arrondi la pointe de l'Amérique Latine. La tension était donc bien présente. Eric Peron : '… on a d'abord commencé par partir avec 3 jours de retard à cause du cyclone Pam. Et on savait que derrière il y aurait de la mer. Mais on a bien géré et avons souvent été en tête. Puis, quand il s'est agit de descendre dans le grand sud à la limite des glaces, on a navigué 'safe', pour ne pas casser. Mais le Horn s'est refusé à nous. La tête de mât s'est brisée à 250 milles de la Terre de Feu. On a mis du temps à accepter d'abandonner cette étape, mais avons du nous rendre à l'évidence qu'avec un gréement de fortune, c'était très dangereux et nous n'étions pas sur d'arriver à temps à Itajaí au Brésil pour remâter et prendre le départ de la prochaine étape…'.

Alors s'est enchainé une mobilisation hors normes pour envoyer un équipage de convoyage et ramener Dongfeng d'Ushuaia à Itajaí, organiser la logistique aéronautique et routière pour faire venir au Brésil un mât neuf de Dubaï via Amsterdam, tout remettre en place et être prêt pour les régates en baie d'Itajaí. Eric Peron : '… Et ça l'a fait. J'étais en prise directe puisque je n'ai pas quitté le Brésil pendant cet incroyable scénario… Et nous étions toujours 2e au général…'.

Victoire chez l'oncle Sam
Indéniablement, la frustration était de mise dans l'équipe Dongfeng, après le 'film' du mât cassé. Eric Peron : '… c'est sûr, au départ d'Itajaí, on avait une énorme envie de revanche. Comme toutes les étapes, il y avait des difficultés à surmonter. Là, c'était à nouveau le passage de l'équateur et la zone intertropicale de convergence. Aussi, on a finit par s'habituer à naviguer à vue de nos concurrents. Une fois encore, le sort ne nous a pas épargné avec la panne du dessalinisateur, la machine à fabriquer de l'eau douce, indispensable au bon fonctionnement des hommes à bord... L'escale obligatoire se profilait, car sans eau, impossible de manger (nourriture lyophilisée) et boire ; plus une pénalité de 12 heures. Mais avec Kevin Escoffier, on a réussi à réparer et s'accrocher à la course. Cette étape a certainement été l'une des plus stressantes. A quelques milles de l'arrivée sur Newport, on bataillait ferme avec Abu Dhabi. On était en tête mais il a réussi à repasser devant pendant quelques instants. Au final, on le bat de 3 minutes !... '. Un scénario idéal pour Dongfeng qui, sortant d'une étape avortée au Cap Horn, revenait au top en claquant la manche et en conservant sa place de 2e au général.

Autoroute Atlantique
Parcours bien connu des navigateurs de l'hexagone et utilisé en juin 2014 en fin de sélection d'équipage, Dongfeng y partait confiant. D'autant que le jeu était très ouvert et laissait augurer d'une possible reconquête de la première place au général. Eric Peron : '… Etape particulière pour moi car… je n'étais pas à bord. Ayant senti les petits bobos s'accumuler et aussi un léger manque d'influx nerveux, comme beaucoup d'autres avant moi, j'ai demandé à ne pas faire partie de la feuille de match…'.

A 10 milles de Lisbonne, Dongfeng était en tête. Quelques heures plus tard, dans du vent très léger, les cartes étaient redistribuées. Le voilier chinois termine 4e après une petite erreur sur la ligne d'arrivée et prend un point de pénalité pour non respect d'un point de règlement (comme deux autres concurrents).

Trafalgar
De retour à Lisbonne pour les deux dernières étapes, Eric Peron est à bloc. Le court trajet entre Portugal et France s'annonce très ardu, avec vents erratiques au départ et tempête au Cap Finisterre. Eric Peron : '… Les petites erreurs de la traversée de l'Atlantique sont bien évidemment présentes, mais l'équipage a les yeux tournés sur Lorient. Tout est encore jouable. Nous sommes 2e ex-aequo avec Team Brunel. On a faim !...'.

A l'entrée du Golfe de Gascogne, la flotte est groupée mais deux options se dessinent : un groupe part à terre le long des côtes ibériques et un autre au large, avec un vent très fort dans le nez. Dongfeng reste scotché sous un nuage et ne redémarre que très tard. Les dés sont jetés. Dongfeng n'arrivera jamais à rattraper la tête de flotte et accroche la lanterne rouge : du jamais vu en course depuis de départ de la Volvo. Eric Peron : '… On a assez vite compris que ce serait très difficile de revenir, alors on s'est mis en mode dernière étape, viser la fin de course pour garder la pêche…'.

Malgré ce résultat décevant à Lorient, Dongfeng reste sur le podium à la 3e place. La dernière étape entre Lorient et Göteborg va être celle de tous les dangers.

Haute tension
Si le VO65 Abu Dhabi Ocean Racing a course gagnée au départ de Lorient (il doit quand même terminer l'étape), Dongfeng est sous pression. Eric Peron : '… On part de chez nous avec un peu de pression car si nous pouvons encore gagner une place et terminer 2e, nous pouvons aussi faire 5e ! Pas à l'image de tout ce que nous avons fait depuis le départ. Le parcours côtier en Manche et Mer du Nord est plein de pièges, avec beaucoup de zones d'exclusion. Nous naviguons aux avants postes, mais le vent tombe sur l'arrivée à Göteborg. Nous accrochons une 4e place mais surtout nous restons sur le podium, 3e aux termes de ce marathon de 39 000 milles (72 000 km)…'.

Clap de fin – Nouvelles aventures
Sans aucun doute, les Dongfeng boys, dont Eric Peron, auront écrit une des plus belles pages de cette édition et de la Volvo Ocean Race. Partis pour former les Chinois à la course au large, ils ont longtemps disputé la place de leader. Eric Peron : '… sans aucun doute, nous ne nous attendions pas à jouer les premiers rôles. Ça, ça a été super cool. Mais surtout, on a vécu une aventure humaine incroyable, l'émotion était au rendez-vous. Je resigne tout de suite pour une prochaine édition. Mais pour l'heure, je me reconcentre sur mes prochains défis. Dans quelques jours, je vais participer au Tour de France à la Voile avec mon ami Aurélien Ducroz. J'ai aussi une transat au programme, entraînement pour le Vendée Globe…'.



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